EN 14404 : une nouvelle norme pour protéger efficacement les genoux

Les activités effectuées en position agenouillée provoquent une sollicitation considérable des articulations des genoux. Les risques pour la santé sont particulièrement importants dans le secteur de la construction et dans les métiers de l’artisanat. Révisée fin 2024, la norme EN 14404 couvre désormais une vaste gamme de protecteurs pour les genoux, et définit des exigences claires pour en garantir l’efficacité.

Les chapistes, les carreleurs, les décorateurs d’intérieur ou les employés d’autres métiers de l’artisanat passent jusqu’à 70 % de leur temps de travail à genoux. Cela se traduit par de fortes sollicitations des articulations du genou, des ménisques, des capsules articulaires, des ligaments et des bourses séreuses. Il en résulte souvent des maladies, notamment des lésions méniscales et des inflammations chroniques des bourses séreuses qui, en Allemagne, sont reconnues comme maladies professionnelles. Par ailleurs, des blessures aux genoux causées par des écorchures ou des coupures, ou encore des maladies de la peau peuvent s’avérer très douloureuses et entraîner des arrêts de travail prolongés.

Des mesures organisationnelles ou l’utilisation d’aides techniques visent à éviter autant que possible les travaux en position agenouillée. Si celle-ci est néanmoins inévitable, le port de protecteurs des genoux adaptés est nécessaire afin de réduire la contrainte.

La normalisation des protections des genoux

La protection des genoux est réglementée dans la norme EN 14404 « Équipements de protection individuelle – Protecteurs de genoux pour le travail à genoux ». Lors de la dernière révision, les experts du comité de normalisation européen ont décidé de la diviser en six parties, qui décrivent différentes méthodes d’essai, ainsi que quatre types de protecteurs des genoux adaptés à différents domaines d’activité :

• Type 1 (partie 2 de la norme) : Protecteurs de genoux portables portés indépendamment de tout vêtement et fixés par exemple par des sangles.
• Type 2 (parties 3 et 4 de la norme) : Plaques de genouillères (le plus souvent en mousse plastique) à insérer dans des poches spéciales des jambes de pantalons. Outre l’ancien protecteur de type 2, qui était testé et certifié avec le pantalon, il existe un nouveau protecteur de type 2 interopérable pour lequel les plaques de genouillères et les pantalons sont testés et certifiés séparément, comme précisé dans la partie 4 de la série de normes, et peuvent être ensuite combinés librement.
• Type 3 (partie 5 de la norme) : Tapis ou coussins pour genoux qui sont posés sur le sol et ne sont pas fixés au corps.
• Type 4 (partie 6 de la norme) : Systèmes de protection fixés au corps, qui disposent de fonctionnalités supplémentaires, permettant par exemple de s’asseoir.

Les protecteurs des types 1, 2 et 4 sont des EPI au sens du règlement UE 2016/425. Les protecteurs qui ont passé avec succès l’examen de type obligatoire auprès d’un organisme d’essai et de certification, et qui sont ainsi conformes aux exigences de la norme EN 14404, parties 2 à 4 et 6, doivent porter le marquage CE, le numéro de cette norme, ainsi que le niveau de performance correspondant à la résistance à la perforation.

Exigences et niveaux de performance

La partie 1 de la norme EN 14404:2024 décrit les méthodes d’essai pour les protecteurs. Les exigences relatives aux différents types de protecteurs sont précisées dans les parties 2 à 6. Elles concernent notamment l’innocuité des matériaux, la répartition de la pression et la capacité d’amortir les chocs. Un autre aspect important est la résistance à la perforation, pour laquelle la norme distingue quatre niveaux de performance. Complétant les anciennes catégories 0 à 2, le nouveau niveau 1U garantit – tout comme le niveau 2 – une protection même sur les surfaces inégales.

La norme fixe en outre des exigences concernant la fixation du protecteur, son ergonomie et son confort. Il doit rester dans la position prévue lorsque l’utilisateur s’agenouille ou qu’il bouge le genou. De plus, les sangles utilisées pour la fixation ne doivent pas entraver le reflux sanguin veineux dans la jambe. La norme précise par ailleurs comment doit se présenter l’étiquetage des protecteurs et quelles informations doit fournir le fabricant pour en assurer une utilisation sûre et efficace.

En Allemagne, parallèlement à la norme, la règle 112-191 de la DGUV consacrée à l’utilisation de protecteurs des pieds et des genoux a été révisée. La nouvelle version, qui sera publiée prochainement, se réfère à la nouvelle série de normes et contient de nombreux conseils pratiques et précisions pour les utilisateurs de ces protecteurs.

Nicola von der Bank
Nicola.Bankvonder@dguv.de

Olaf Mewes
olaf.mewes@dguv.de