KANBrief 1/21
Les équipements de travail que sont les cloueurs pneumatiques, les cloueurs à poudre et les étourdisseurs d’animaux ont une chose en commun : leur utilisation s’accompagne de chocs simples qui ont aussi un impact sur leur utilisateur et peuvent générer un risque. Pour pouvoir évaluer ce risque et le minimiser, une méthode de mesurage standardisée est nécessaire.
Les chocs simples répétitifs sont considérés comme étant une forme particulière des vibrations du système main-bras. Il n’existe toutefois aucun critère reconnu permettant de différencier les chocs simples des vibrations classiques du système main-bras, telles celles provoquées par exemple par les marteaux-piqueurs. Mesurer les chocs simples répétitifs est une opération très complexe, et il n’existe pas encore de méthode de mesurage reconnue permettant de déterminer l’exposition. On ne sait que peu de choses sur les effets sur la santé que peuvent avoir plusieurs années d’exposition à des chocs simples. Pour les vibrations classiques du système main-bras, en revanche, les troubles circulatoires et les lésions articulaires de ce système sont reconnus en Allemagne comme étant des maladies professionnelles.
Depuis plusieurs années, l’Institut pour la sécurité et la santé au travail de la DGUV (IFA) étudie le problème des chocs simples, et s’en est saisie activement au sein de la normalisation. Comme il n’existait pas au niveau européen d’opinion uniforme à propos des méthodes de mesurage pour les chocs simples, l’IFA a sollicité le soutien de la KAN pour étudier, en un premier temps, la possibilité d’élaborer une norme à l’échelle nationale.
Le 20 octobre 2020, le Secrétariat de la KAN a organisé un colloque virtuel consacré à la charge vibratoire du système main-bras due à des chocs simples. Y ont participé des experts en vibrations de différents cercles intéressés allemands : chercheurs, organismes d’assurance accidents, travailleurs, fabricants, laboratoires d’essais, Länder et organismes de normalisation. Ils ont tout d’abord fait un état des lieux sur les connaissances actuelles, pour discuter ensuite des actions à entreprendre.
Les exposés et discussions ont mis en évidence le fait que, dans le domaine des risques liés aux chocs simples, il y a encore beaucoup de recherche à faire, notamment sur leur impact physiologique et sur le diagnostic de leurs effets. Afin de coordonner de futurs projets de recherche et de diffuser de manière ciblée des informations aux médecins du travail, mais aussi à d’autres disciplines médicales, les instituts de recherche impliqués travailleront plus étroitement en réseaux, non seulement entre eux, mais aussi avec d’autres experts en vibrations.
De l’avis des experts, l’établissement de valeurs indicatives et l’évaluation de résultats de mesures sont des sujets pertinents pour la SST, sujets pour l’étude desquels d’autres résultats de recherche seront également nécessaires. À cette fin, la DGUV finance actuellement un projet de recherche portant sur les chocs simples provoqués sur le système main-bras par des machines et des outils. Ce projet, qui vise à fournir des informations sur l’impact sur la santé des chocs simples, est mené par l’IFA, en collaboration avec l’Institut de médecine du travail de l’Université de Lübeck et le Research Institute of Sweden (RISE).
Parallèlement aux travaux de recherche, il est prévu d’élaborer une norme de mesurage permettant de déterminer l’exposition causée par des chocs simples. Il est en outre prévu de normaliser également les termes utilisés dans ce contexte. Les participants au colloque ont exprimé le souhait que le Secrétariat de la KAN soumette une demande portant sur une norme nationale. La KAN discutera de la question lors de sa prochaine réunion, au printemps 2021.
Une méthode de mesurage comparable et l’existence de valeurs indicatives permettront de prendre en compte de manière adéquate les chocs simples répétitifs dans l’évaluation des risques, et de déterminer des mesures préventives. À terme, l’objectif est d’assurer ainsi une meilleure protection des utilisateurs contre un danger potentiel.
Dr. Anna Dammann
dammann@kan.de