Particules fines – La SST sur la route

Échappement avec nuage de gaz d'échappement © Christian Widmann

L’exposition aux gaz d’échappement des moteurs diesel peut causer des problèmes cardiaques et respiratoires entraînant des hospitalisations et des décès. Considérant le fait que les conducteurs professionnels, en particulier, passent beaucoup de temps sur la route, des chercheurs de l’Imperial College London, avec le soutien du fonds de recherche de l’IOSH, ont entrepris de quantifier le risque encouru par les émissions de diesel.

À cet effet, une étude a été menée à Londres pendant quatre journées de travail auprès de 141 conducteurs professionnels (chauffeurs de taxi, coursiers, éboueurs, conducteurs de poids lourds et de bus, conducteurs de services publics et de transports en commun, ambulanciers…). Le but de cette étude était de mesurer leur exposition individuelle au noir de carbone dans leur véhicule. Une étude de suivi a été également menée auprès de 42 conducteurs pour déterminer l’efficacité des filtres utilisés en cabine pour réduire l’exposition.

Il n’existe pas de norme applicable au noir de carbone dans l’air ambiant. Le noir de carbone étant toutefois un composant des particules fines (diamètre inférieur à 2,5 microns = PM2,5), ce sont les Lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la qualité de l’air pour les PM2,5 qui sont le texte de référence le plus proche. Elles fixent le seuil moyen journalier à 25 μg/m3.

Dans l’étude, ce seuil journalier de l’OMS pour PM2,5 sur 24 heures n’a été dépassé que dans un seul cas (30,9 μg/m3), mais les expositions de courte durée étaient parfois supérieures à cette limite. Cela souligne comme il est important, pour les employeurs de conducteurs professionnels, de tenir compte de ces risques et de les surveiller, et de prendre si nécessaire les mesures qui s’imposent pour les minimiser.

Dans l’étude, publiée en 2020, il est recommandé tant aux employeurs qu’aux employés d’adapter leur comportement afin de réduire l’exposition. Les auteurs arrivent aussi à la conclusion que les améliorations techniques apportées aux véhicules (mode zéro gaz d’échappement, cabines hermétiques, etc.) sont le moyen le plus efficace pour réduire l’exposition aux émissions des moteurs diesel.

Texte intégral de l’étude (en anglais) : https://iosh.com/media/8902/the-driver-diesel-exposure-mitigation-study-full-report.pdf

Mary Ogungbeje
Mary.Ogungbeje@iosh.com